Quand la stupidité humaine s'en mêle [Pygmalion]

Sonia avancait d'un pas alerte, pour ne pas dire qu'elle courrait en zigzaguant entre les troncs couverts de verdure. Et derrière elle il y avait un jeune aux yeux hagards qui la suivait bien sagement sans rien dire. Pardon? Elle essayait de le semer? Vous êtes trop forts. Comment vous avez deviné? Quoi qu'il en soit, elle essayait désespérement de se débarasser de ce beau pot de colle humain, mais sans grand succès à sa grande irritation. Et elle ne pouvait se résoudre à l'égorger et l'abandonner sur le bas côté, comme d'autres l'auraient fait. Après tout, il ne lui avait rien fait, mis à part lui casser des choses qu'elle n,'était théoriquement pas censée avoir. Et être stupidement borné n'était pas un prétexte pour se faire exécuter, du moins à ses yeux. Malheureusement.
Ce petit mouton animé d'un fort instinct grégaire était un habitant de la colonie tout fraîchement débarqué sur l'île. Et il ne s'était toujoursv pas remis de son choc psychologique. Il y en avait comme ça. Certains devenaient fous et tuaient tout ceux qu'ils croisaient, d'autres ne faisaient rien, et se contentaient de fuir, d'autres encore arrivaient à surmonter cela et s'adaptaient. Et pour finir, il y avaient ceux qui ne parvenaient pas à passer outre les grands chamboulements qui s'organisaient dans sa façon de concevoir le monde et ce qu'y s'y rapportes, et qui restaient dans un état d'aphatique hébétude. Et c'était, bien évidement, le cas de l'autre. Lorsqu'elle l'avait croisé alors qu'elle étai tpartie gentimenbt piller les réserves de nourriture, il était en train d'aligner des cailloux blancs en rangées de six avec le sourire d'un gosse de quatre ans qui a trouvé un jeu dont le sens échappe à tout le monde qauf à lui, c'est dire à quel point on en était. Etant d'humeur généreuse, elle lui avait conseillé de dégager du seuil du garde manger, à moins qu'il ne veuilles lui même atterir dans l'estomac de quelqu'un. Il l'avait alors regardé avec l'air de contempler la Vierge Immaculé, ce qui avait eut pour mérite de provoquer immédiatement des frissons d'inquiétude chez elle. Et elle ne s'était pas trompée. Depuis, elle se disait qu'elle avait perdu une occasion de se taire. Elle et se grande geu**.
Parce que cela faisait plus de deux heures à présent qu'il la filait comme petit chiot son maître.Il ne manquait plus que la langue pendante, la queu frétillante pouvant vite se trouver, et la différentiation entre l'homme, ou ce qui en tiens lieu, et l'animal deviendrait impossible. Et ça commencait à lui taper sur le système pour employer un euphémisme. Bon sang, nous sommes au sommet de la chaîne alimentaire, oui ou merde?! Faut savoir s'affirmer des fois! D'ailleurs... Elle se retrourna subitement, se retrouvant à deux centimètres de lui puisqu'il ne s'étaitpas arrêté, trop pas assez réveillé pour comprendre que c'est ce qu'ilétait censé faire...

Dis donc, toi! Le principe de libre arbitre, tu connais? Ca veut d'ire qu'on peut aller où on veut sans avoir besoin de personne pour te dire où aller, tu vois? Bref, je t'autorises gracieusement à te casser loin de moi!

Puis elle lui tourna ostensiblement le dos, en espérant que malgrès ses fonctions cognotives proches du zéro absolu, il comprendrais enfin qu'elle ne voulait plus voir sa face de merlan frit.Après tout, l'espoir fait vivre. C'est que que l'on dit dans le monde réel, alors pourquoi pas sur l'île puisqu'il y en avait encore une pour espérer?
Seulement, un drôle de cliquetis la forca à se retourner, et donc à revoir sa face d'ahuri hagard, mais avec une grenade dégoupillée dans la main en prime ce coup-ci. Pendant moins d'un centième de seconde, elle en vint à se demander qui pouvait être assez stupide pour avoir l'idée de confier des trucs aussi dangeureux à des crétins pareils. Sonia, pour sa part avait eu droit à un jeu de fléchettes. Des fois elle se retrouvait à protester énergiquement contre les grandes preuves de l'injustice qui frappe ce monde.
Quoi qu'il en soit, agissant au plus préssé, elle avait flanqué un magistral coup de pied à la main qui tenait laditte grenade, la forcant à la lâcher, avait empogné l'ébruti qui l'avait dégoupillée pour Dieu sait qu'elle raison, et avait sauté dans le lac qu'elle était en train de longer. Le souffle de l'explosion provoqua pas mal de remous. Une minute passa, puis deux. Finalement, une jeune fille ressortit la tête de l'eau en tenant toujours par le col un adolescent d'à peu près son âge. Le temps de recracher le demi litre qu'elle avait dans les poumons, elle se mit à le secouer comme un prunier, tout en geulant des insultes toutes plus colorées les unes que les autres

Espèce de... de... de... crétin colombophile idiot du village!! On ne t'a jamais dit que ca pétait? Non! Personne t'a jamais expliqué qu'une grenade, c'était fait pour être lancé? Nooon, évidement! Et pourquoi c'est à moi de me coltiner ce... fond de couille terminé à la purée? Hein? C'est une mauvaise plaisanterie, hein?! Allez, avoues!

Dans l'énervement, elle se mettait à être à la limite du vulgaire. Au bout de cinq minutes qu'elle passa à détailler son arbre généalogique en détails, et qui se trouvait receler une chèvre, un bouc et un singe peu regardant sur la créature qu'il chevauchait, elle fini par se rendre compte qu'elle lui avait brisé la nuque à force de le secouer. Avec humeur, elle le balanca, et commenca à regagner la berge tant bien que mal, encombrée par sa robe que le poids de l'eau allourdissait. Comme elle était, ses cheveux blonds détrempés et un air de pure offense sur le visage, elle ressemblait à un chat que l'on avait forcé à se laver, et qui tentait malgrès son air pathétique de conserver sa dignité. A mi chemin, elle fini par craquer et leva sa robe, se retrouvant ainsi en soutif boxer et jarretières assorties. Evidement, à ses dernières étaient accrochés Mary et Bel pour ne citer qu'eux. Pendant un instant, elle songea très fortement à retourner en arrière tailler en pointe les oreilles, voire plus si affinités, de l'idiot avec ces derniers, mais un rapide contact avec les algues du fond suffirent à la convaicre de sortir. Elle détestait ça. Non, pour être plus précis, elle ressentait le besoin oppressant de pousser des petits glapissements de dégout à chaque fois qu'elle ressentait ce contract visqueux sur ses chevilles.
Après pas mal d'afforts, elle fini par y arriver à cette foutue berge. Ce qui n'était pas gagné puisque ses chaussures dérapaient pas mal sur les pierres du fond. Ou ce qui tenait lieu de sol. Sonia ne VOULAIT surtout pas savoir dans quoi elle infusait. Elle s'éloigna de la berge dans un sillage de petits chuitements s'échappant de ses bottes qui dégorgaient, puis elle essora sa robe avec plus d'entrain que nécéssaire en continuant de débiter toutes les malédictions possibles et immaginables qu'elle connaissait, étendit le tissus par terre au soleil et pria avec ferveur pour que personne ne passes à ce moment là. Il y a des jours où la poisse atteint des sommets assez terrifiants. Et elle ne saviat pas pourquoi, mais elle se sentait vernie de ce côté là aujourd'hui... A présent, elle espérait seulement que les sadiques finis qui géraient ce genre de réjouissances estimeraient qu'elle avait eu sa dose pour la journée? Et pourquoi pas la semaine? Allez, soyons fous!

[Je m'excuse sincèrement du temps qu'à pris ma réponse. Et aussi de la courtesse de celle ci.]

Ressasser son noir ressentiment envers la stupidité que la lassivité qu'une chien et un singe engendrèrent n'étant gère constructif, Sonia dut se résoudre à cesser de traiter mentalement l'idiot du village qui lui avait vallu son bain forcé de tous les noms et à se concentrer sur le présent, et non sur un acte passé qui ne s'est passé que dans l'imaginnaire d'une adolescente un tantinet remontée. En attendant que sa robe daigne se sécher, elle repporta son attention sur le sac de l'abruti qui flottait à présent misérablement sur le ventre qui n'avait pas trop été abîmé par l'explosion. Et elle ne pu s'empêcher de pousser un sifflement admiratif. Mais c'est qu'il y avait là tout l'atirail du terroriste en herbe! Plastique, Dynamite... Ses connaissances n'étant que trés limitées en matière d'engins qui font boum, elle ne pouvait mettre un nom sur tout, mais elle pouvait ésaiement deviner que son contenu suffirait à faire baver d'envie n'importe quel artificier qui se respecte. Domage qu'elle n'en aies aucune utilité. Soudainement, elle se rendit compte qu'elle était passée à deux doigts de la catastrophe. Si jamais une étincellé était allée là dedans... Elle eu un frisson en pensant au feu de joie auquel elle avait failli participer bien malgrès elle. Un feu peut être court, mais non moins brûlant et ravageur. Son regard partit une nouvelle fois en direction d'un corps mou qui flottait lentement à la surface du lac. Elle devait l'enlever de là. Le lac noir était un point d'eau potable, et on ne savait pas si il n'entretenait pas les ruisseaux qui courraient tout au long de l'île. On ne pouvait pas se mermettre d'en souiller l'eau. Le problème majeur restaient les algues. Dieu, qu'elle détestait ça. Le contact de ces tentacules végétaux lui était proprement abominable! Enfin, si c'est pour la bonne cause... Elle ferait attention à ne pas toucher le fond en nageant, et ça devrait aller... Elle espérait.
Alors qu'elle s'approchait de la berge avec l'air de ne surtout pas vouloir y toucher, un homme s'approcha lui aussi, mais d'elle cette fois ci. Par précaution, par réflexe ou tout ce qui pourrait sonner mieux à vos yeux, elle saisit Mary qui était accrochée à l'une de ses jarretières et la dégaina. L'apparence du type qui s'approcahit n'était pas super rassurante, elle non plus. Alors qu'elle s'apprêtait à lui demander ce qu'il voulait, ce fut lui qui prit la parole, lui demandant avec l'air d'un enfant le jour de noël si cette saleté de grenade, qui pour lui se trouvait parrée d'un autre nom, plus long et avec des chiffres par dessus tout lui appartenait. Etant trop décontenancée pour être menacante, elle rangea Mary, et bafouilla:

-La... ah... Euh... Non. Elle est... était à l'idiot dans l'eau.

Fallait être doué pour reconnaître une bombe juste au son qu'elle faisait. Et aux débris qui restaient. Passionné, aussi. Et peut être un peu fanatique. Comment ça elle était dans le même cas? Ce n'était pas parcequ'elle était capable de reconnaître Mary et Bel au toucher parmis une dizaine d'autres que tout de suite on pouvait dire qu'elle y était accro. Et ce n'était pas parcequ'elle était capable de dire leur poids au gramme près non plus! Elle ne les utilisait que par nécéssité d'abord!
Décontenancée pour décontenancée, elle ne put s'empêcher de faire un sourire hors de propos au vu de la situation, et de balancer:

-Drôle de journée pour se faire sauter, non?

Et oui, sur le coup, elle était un petit peu larguée Sonia. Rassurez vous, elle n'allait pas tarder à se reprendre. Juste pour elle le temps de se souvenir qu'elle était à moitié nue. Là, voila! Elle vient de piquer un fard.